mardi 23 août 2016

Nos maisons respirent-elles bien ?

En baubiologie (approche allemande pour «habiter et bâtir sain»), on dit qu’une maison est comme un être vivant, si une partie de la maison est deffectueurse c’est comme un organe malade qui un jour ou l’autre se reflétera automatiquement sur la santé des habitants. 

En étudiant plusieurs maisons au Québec,  on se rend compte que la plupart des maisons ne respirent plus, plus particulièrement les maisons qui n’ont pas d’échangeur d’air (depuis 2012, cela est obligatoire dans les nouvelles constructions. Pourquoi me direz-vous ? Tout simplement que les nouvelles fenêtres sont tellement bien isolées que l’air ne circule plus et comme les hivers sont très long ici, peu de chance d’ouvrir régulièrement les fenêtres.

Il est important de savoir que la qualité de l’air est un élément essentiel de notre santé, car le fait qu’une maison ne respire plus engendre :

  • Taux de CO2 élevé : nous dégageons du CO2 donc si l’air n’est pas renouvellé, nous commençons par sentir un mal-être (mal de tête, manque de concentration, etc.
  • Augmentation de l’humidité : Avez-vous déjà remarqué de la condensation au bas de vos nouvelles fenêtres. Cela peut amener de la moisissure.
  • Taux de COV (Composé Organique Volatile) élevé : les COV  sont présents dans les matelas en polyuréthanne, sols stratifiés, meubles en agglomérés ou contreplaqués, peintures à l’huile, papiers peints.  On retrouve principalement le formaldéhyde qui est un polluant sous forme de gaz très volatil, produit depuis environ 110 ans ! Il se trouve principalement dans les panneaux de particules et autres matériaux dérivés du bois, mais aussi dans certains isolants (laine de verre), dans les produits de nettoyage, de désinfection, et de conservation, dans les détergents, les textiles, les gaz d’échappement de voitures et dans la fumée de cigarette. Le formaldéhyde est classé cancérigène par l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé).



Comment y remédier si vous n’avez pas d’échanger d’air et vous ne voulez pas investir. Les recommandations en baubiologie sont  donc de ventiler périodiquement la maison avec des durées variables  en fonction de la température.  Par exemple, au Québec,  nous connaissons des températures extrêmes en hiver, avec des -40 Celsius, ce qui rend l’aération difficile.  Plus l’écart de température entre l’extérieur et l’intérieur de la maison est minime, plus on peut aérer.



Saison
Durée d’ouverture de la fenêtre / heure
Hiver
2 à 4 minutes
Printemps
4 à 10 minutes
Été
25 à 30 minutes
Automne
2 à 4 minutes


Il est conseillé d’ouvrir les fenêtres pour aérer avant et après la nuit pour les chambres et après la douche dans la salle de bain, mais aussi pendant ou après le ménage. Il vaut mieux aérer de façon courte avec toutes les fenêtres et portes complètement ouvertes et en plusieurs fois, plutôt que d’aérer peu et longuement.

D’autres solutions sont de s’assurer que les matériaux de la maison (peinture, revêtement, etc.) ont des propriétés hygroscopiques, installer des grilles d’aération dans les fenêtres,  ou des ventilateurs dans la cuisine et la salle de bain.

Il existe aussi des plantes intérieures qui peuvent changer la qualité de l’air :  elles ont la particularité d’être agréables au sein de notre environnement (surtout celles qui ont des feuilles rondes, qui envoient une onde de forme douce) mais certaines plantes ont la propriété d’absorber les COV, donc de régénérer l’air ambiant.  Les plantes respirent comme nous et  relâchent aussi du C02 (plus particulièrement la nuit), il n’est donc pas recommandé de mettre des plantes en quantité dans votre chambre.

Vous pouvez consulter le site http://www.plantes-depolluantes.com/ qui est très complet.

Benoit Tramblay

Géobiologue – Baubiologue IBEF

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